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Ce qui est compliqué quand tu as besoin d'explorer un truc vraiment intime, qui touche à un évènement traumatique, c'est de trouver la bonne personne qui va pouvoir recevoir et t'aider à mettre tes mots à toi, sans juger, sans dramatiser, sans vouloir porter à ta place, sans discréditer.

J'ai vu cette psy formidable qui a tout compris tout de suite. Il faut que je la rappelle.

J'ai vu une autre psy. À la première séance, je me suis mise à pleurer, elle s'est levée vers moi pour me tapoter la cuisse "ça va aller". Rédhibitoire. C'est qui que vous essayez de réconforter là ? Moi ou vous ? Parce que moi ça va, je viens pour ça, pleurer, lâcher, parler.

J'ai vu cet hypnothérapeute. J'y suis d'abord allée pour mes problèmes d'insomnies, en camouflage. Mes problèmes d'insomnies sont réglés, mais le reste, je ne pourrais pas le lui raconter, lui demander de l'aide. Il n'écoute pas vraiment tout, ne laisse pas la place à la forêt qui se cache derrière l'arbre. Pourtant je lui en ai tendu des branches. Et puis il aime tellement parler de lui. Moi c'est de moi dont j'ai besoin de parler.

J'ai vu mon homéopathe. Lui aussi il est top. C'est lui qui me dit que c'est du lourd. Que c'est bien compréhensible que je n'aille pas bien, surtout quand tout devrait aller bien.

Avant c'était moi qui n'était pas prête, alors j'ai eu beau voir la ribambelle naturopathe - kinésiologue - psychothérapeute - énergéticienne, quand c'est pas là, c'est pas là. Quand ça veut pas, ça veut pas.
Il m'a fallu ma fille pour être prête, parce que mon bébé a refait surgir celle qui a eu mal : ce bébé moi.

Allo, Madame E*** ?

Tag(s) : #En route pour les mots
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